Les humanités numériques sont-elles accessibles à tous ?
Développement open source, plateforme collaborative, édition numérique, diaporama, courriel, API réseaux sociaux, etc. Les champs de compétences et les outils ou espaces d’échanges des connaissances ou des partages du Savoir sont vastes et devraient s’adresser à l’ensemble des publics. Mais encore faut-il se poser la question de savoir si à l’ère du numérique, TOUS peuvent accéder équitablement aux humanités numériques ? TOUS, sans discrimination aucune. Un de mes amis malvoyants (et doctorant sur les corpus juridiques au XIIe siècle) me rapportait récemment que moins de 5% des malvoyants s’engageaient dans un cursus d’études supérieures. Alors pourquoi faire un effort pour ‘ce’ profil d’utilisateur ? Ne devrait-on pas plutôt s’interroger sur les raisons de ce faible taux ? N’est-ce pas plutôt parce qu’il y a trop d’inaccessibilité que les étudiants boudent bien malgré eux la recherche ? Quel argument peut-on avancer pour discréditer l’apport scientifique d’un malvoyant, sinon par l’inaccessibilité des supports et des contenus ? Certes, on peut répondre qu’il y a des applications développées pour ‘ce’ profil d’utilisateur. Mais n’est-ce pas faire preuve d’une ségrégation numérique ? N’est-ce pas à l’utilisateur de choisir les outils qu’il souhaite utiliser ? Ces outils sont-ils aujourd’hui développés pour permettre à TOUS de contribuer ou d’accéder avec équité à l’apprentissage, au Savoir ? Pourquoi un sourd n’aurait-il pas les mêmes droits d’accès à une conférence sur Youtube ? Pourquoi un malvoyant ne peut-il contribuer au développement d’une API ? Pourquoi un aveugle ne pourrait-il travailler sur un projet d’édition numérique ?
C’est justement ces réflexions que je propose d’engager à l’occasion de ce THATCamp, en souhaitant vivement qu’à l’issue de cet atelier naisse un think tank sur l’#accessibilité des humanités numériques avec comme objectif la conception d’un livre blanc, pas uniquement sur les sites internet (qui existe déjà), mais plutôt sur l’ensemble des humanités numériques, notamment au sein de nos universités.